17 法國為盟軍的勝利做出了貢獻。 作者:讓-弗朗索瓦·M·烏拉喬爾

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La France a contribué à la victoire des Alliés

par Jean-François MURACCIOLE

« Quinze divisions »

Dans ses Mémoires publiés en 1949 (Croisade en Europe), le général Eisenhower rendait un bel hommage à la Résistance française. Estimant qu’elle avait joué un rôle décisif dans la libération de la France, il évaluait son action à celle de 15 divisions. Sans vouloir faire offense au futur commandement en chef de l’OTAN, on peut estimer qu’il faisait alors parler le diplomate plus que le stratège. Quinze divisions ? C’est, peu ou prou, le format d’une armée de la Seconde Guerre mondiale : celui de la VIIIe armée de Montgomery à El-Alamein en novembre 1942, ou celui de la VIe armée de Paulus à Stalingrad. Pour abattre cette armée (mais aussi la IVe armée blindée et la IIIe armée roumaine), les Soviétiques durent mobiliser 3 « fronts », soit 1 million d’hommes, 13 500 canons, 900 blindés et plus de 1 100 avions. Quinze divisions c’est encore deux fois le format de la Ire armée française de De Lattre (250 000 hommes, 5 DI, 2 DB). À titre de comparaison, rappelons que la plus importante concentration de FFI de la guerre rassemble environ 6 000 combattants au Mont-Mouchet en juin 1944 et que, lors de la libération de Paris, Rol-Tanguy dispose de 30 000 FFI – dont à peine 5 000 sont (très médiocrement) armés.


Dans leurs Mémoires, d’autres acteurs ont porté des regards beaucoup moins amènes. Le général Bradley se montre sévère tant sur le rôle militaire de la Résistance française que sur celui de la 2e DB de Leclerc. Montgomery (qui, il est vrai, règle ses comptes avec à peu près tout le monde, Eisenhower en tête) n’accorde qu’une attention distraite aux FFL qui combattaient sous ses ordres en Afrique du Nord1. Quant aux généraux allemands qui publient leurs mémoires dans les années 1950, ils ignorent superbement les Free French et la Résistance française (hormis Rommel qui rend hommage à la ténacité de Kœnig). Dans une récente synthèse, l’historien britannique John Keegan estime que le rôle global de l’ensemble des Résistances en Europe (et surtout en Europe de l’Ouest) fut très faible et que les savants de Bletchley Park (le centre de décryptage britannique des codes allemands) jouèrent un rôle infiniment plus décisif dans la victoire finale2. Harry Hinsley, l’historien du renseignement britannique, renchérit, affirmant que le percement d’Enigma raccourcit la guerre d’au moins deux années3.


Que penser ? Les Résistances françaises n’auraient-elles été qu’un formidable phénomène politique, sans véritable implication militaire ? Evaluer la part de mythe dans la contribution française à la victoire des Alliés suppose de distinguer trois types d’actions militaires : celle des Forces françaises libres jusqu’en 1943 ; celle de l’armée de la libération en 1943-1945 ; celle, enfin, de la Résistance intérieure tout au long de la période.


Deux mythes fondateurs : Koufra et Bir Hakeim

Les Forces françaises libres voient leur action se dérouler du 18 juin 1940 au 31 juillet 1943, date de leur fusion avec l’ex-armée d’Afrique giraudiste. À cette date, les FFL avaient reçu environ 70 000 engagements (32 000 Français, 30 000 coloniaux et 3 000 étrangers), ce qui, à l’échelle du conflit, souligne d’emblée la modestie de leur rôle. Pour des populations nettement moindres, la Pologne en exil offrit plus 150 000 soldats à la cause alliée, la Grèce 40 000 et les Pays-Bas 30 000. Faut-il rappeler que, jusqu’à la fin de 1942, l’armée de l’armistice de Vichy accueillit plus de volontaires que les FFL ? Et pourtant, de toutes les forces alliées, les FFL furent les seules présentes sur tous les fronts, y compris en URSS à travers le groupe Normandie-Niemen. La marine et l’aviation, totalement dépendantes des Britanniques, puis des Américains, demeurèrent de taille très modeste : une quarantaine de bâtiments légers (40 000 tonnes) et 7 000 hommes pour les FNFL ; sept groupes (3 700 hommes) pour les FAFL. Ces forces participèrent au combat commun, la marine assumant en partie la tâche ingrate et dangereuse de l’escorte des convois dans l’Atlantique.


Reste la Terre. En 1943, outre les troupes de souveraineté très faiblement armées des territoires ralliés à la France libre et les forces à l’instruction, les FFL alignaient environ 25 000 combattants, répartis en deux principaux ensembles : 3 brigades (réunies dans la 1re DFL en janvier 1943) en Afrique du Nord et la colonne Leclerc qui, partie du Tchad, gagna la Méditerranée. L’apport de ces unités fut notable, mais toujours sous le commandement des Britanniques et en renfort des forces de l’Union Jack. Ainsi, les trois BFL jouèrent un rôle actif, en 1942 dans l’arrêt, puis l’écrasement de l’Afrika Korps en Libye.


Koufra et Bir Hakeim demeurent les deux faits d’armes les plus célèbres des FFL. Ces succès ne sont pourtant ni les premiers ni les plus importants : de février à avril 1941, le colonel Monclar, à la tête de la Brigade d’Orient, contribue à la défaite italienne en Afrique de l’Est et, en juin 1941, le général Legentilhomme et sa division légère aident à conquérir le Levant vichyste. Mais ces campagnes, qui engagent des moyens plus importants qu’à Koufra ou à Bir Hakeim, ne sont guère exploitées par la France libre : l’Afrique de l’Est n’évoque pas grand-chose pour les Français ; quant au Levant, on s’y bat entre Français, ce qui s’inscrit mal dans la fondation d’un mythe national. Rien de tel avec l’épopée de Leclerc qui apporte la première victoire française depuis juin 1940 et qui renoue avec un imaginaire colonial avant que le « soleil de Bir Hakeim », en éclairant la première rencontre entre Français et Allemands depuis 1940, n’efface symboliquement la tache de la défaite.


Dans une note du 21 octobre 1940, de Gaulle a chargé le colonel Leclerc de mener des opérations contre les Italiens en direction de Koufra et Mourzouk. Ce dernier dispose des maigres forces du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (6 100 hommes), de quelques canons et de six avions obsolètes sur un théâtre démesuré et hostile. Les ports du sud (Douala, Pointe-Noire) sont à plus de 3 000 kilomètres de la base de départ de Faya-Largeau ; 1 200 kilomètres de désert séparent cette dernière de Koufra et 2 300 de Tripoli. Un camion de ravitaillement dévore (en pièces, eau ou carburant) la moitié de ce qu’il transporte. Toutes les ressources humaines (7 000 coolies, soumis au travail forcé) et matérielles de la pauvre AEF sont mobilisées dans cette « guerre totale » à l’échelle de l’Afrique.


En février 1941, Leclerc lance un raid contre l’oasis de Koufra avec des moyens étiques (250 combattants, 70 véhicules, 8 mortiers et un unique canon de 75 que l’on déplace sur la longueur du « front » pour faire croire à une forte puissance de feu). Le 1er mars, payant d’audace, Leclerc obtient la reddition de la garnison. Le lendemain, il prête le fameux serment, s’engageant avec ses hommes à ne cesser le combat que lorsque Strasbourg sera libérée. En novembre 1942, avec des forces plus consistantes (4 700 hommes dont 650 Européens, 800 véhicules, une solide artillerie, un soutien aérien), Leclerc forme trois groupements mécanisés, un groupement nomade et deux compagnies de découverte inspirées du Long Range Desert Group britannique. L’attaque est lancée le 16 décembre 1942. Les postes italiens tombent les uns après les autres. Le 8 janvier 1943, le drapeau tricolore flotte sur le Fezzan. Leclerc lance alors l’offensive finale vers la mer ; le 26 janvier, il est à Tripoli.


Ces succès sont aussitôt exploités par la propagande gaulliste (« Les glorieuses troupes du Tchad et leur chef sont sur la route de la victoire », déclare de Gaulle à la BBC) et ont un écho jusque dans la presse clandestine (Combat publie le texte du serment de Koufra au début de 1942). Pour autant, l’impact militaire de ces opérations reste limité. Si Leclerc crée un nouveau front, il n’y fixe que des forces italiennes dérisoires et ne perturbe en rien les lignes logistiques de l’Axe. Surtout, il n’a guère d’influence sur la guerre du désert, décisive celle-là, qui se livre en Libye et impose sa logique. Si une année et demie d’inaction relative s’écoule entre la prise du Koufra et la conquête du Fezzan, cela est dû tout autant aux terribles contraintes du théâtre saharien qu’aux échecs des Britanniques au nord. C’est leur victoire à El-Alamein qui débloque la situation et donne le feu vert à Leclerc. En outre, facteur trop souvent négligé, Leclerc doit aussi considérer la menace de Vichy, avec laquelle la France libre partage une frontière terrestre entre le Tchad et le Niger. La neutralisation de l’AOF par le débarquement allié en AFN de novembre 1942 permet à l’homme de Koufra d’être enfin gardé sur sa gauche. Enfin, rappelons l’insignifiance des pertes : de 1940 à 1942, Leclerc perd 53 hommes au combat, trois fois moins que par les accidents de la route sur les pistes qui ravitaillent ses modestes cohortes.


Le contexte qui entoure la bataille de Bir Hakeim est bien différent. Au début de 1942, les forces de l’Axe bénéficient d’une situation très favorable en Afrique du Nord. Depuis le début de 1942, la Royal Navy a subi de lourdes pertes en Méditerranée et ne peut plus assurer efficacement la défense de Malte. Les convois britanniques à destination du Moyen-Orient doivent emprunter l’interminable route du Cap, alors qu’à l’inverse les convois de l’Axe sillonnent de nouveau une Méditerranée relativement sûre. En outre, profitant de l’accalmie hivernale sur le front russe, la Luftwaffe du général Kesselring opère son retour sur le théâtre méditerranéen. À l’inverse, devant l’ampleur des défaites britanniques en Asie, les troupes australiennes doivent être rapatriées d’urgence à la fin de l’hiver 1942. Pour défendre l’Égypte, Ritchie et Auchinlek organisent alors une ligne de défense nord-sud, de Gazala à Bir Hakeim, à l’extrême pointe sud d’un immense champ de mines. La défense de la position est d’abord confiée à une brigade indienne, puis à la 1re BFL du général Kœnig et à ses 3 700 hommes. Du 27 mai au 10 juin, les Français libres résistent héroïquement, d’abord à l’assaut des Italiens, puis à celui des Allemands, Rommel finissant par masser 35 000 hommes pour les écraser. La situation étant devenue désespérée, Kœnig décide, en accord avec les Britanniques, d’opérer une sortie de vive force dans la nuit du 10 au 11 juin 1942 et parvient à ramener à bon port les deux tiers de son effectif.


Il est frappant de constater avec quelle rapidité le mythe se construit. Lors de la bataille, la presse britannique exalte, presque heure par heure, la résistance de Kœnig. Le 10 juin, pour le Daily Mail, « Bir Hakeim prouve que l’esprit de Verdun est toujours vivant ». Le 11 juin, le Daily Express propose une « une » barrée sur six colonnes par un énorme titre : « VERDUN ». Alors que Radio-Berlin proclame un nouveau triomphe de la Wehrmacht, la BBC inonde l’Europe de la bonne nouvelle. Mieux encore, dans les jours qui suivent, la RAF lâche sur la France un tract tiré à 2,5 millions d’exemplaires et intitulé : « Bir Hakeim, victoire française ». Les politiques ne sont pas en reste. De Gaulle retrouve le ton des bulletins de la Grande Armée. Ainsi, le 10 juin : « Général Kœnig, sachez et dites à vos hommes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. » Le 12 juin, aux Communes, Churchill rend un vibrant hommage aux FFL. À Moscou, la Pravda et les Izveztia comparent Bir Hakeim à Verdun, image décidément récurrente4. Le 18 juin 1942, pour le second anniversaire de l’Appel, dans le cadre prestigieux du Royal Albert Hall de Londres plein à craquer, de Gaulle prononce l’un de ses plus grands discours de la guerre, magnifiant le combat conduit depuis juin 1940 et annonçant la fusion de la France libre et de la Résistance intérieure. Le 23 juin 1942, l’ensemble de la presse clandestine publie un message du Rebelle par lequel il se rallie aux principes démocratiques et républicains. En France occupée, dans les mois qui suivent, une quinzaine de journaux clandestins portant le titre Bir Hakeim apparaissent. De même, plusieurs maquis « Bir Hakeim » surgissent, comme celui que forme Jean Capel dans le Languedoc. Son de cloche, en revanche, très différent à Vichy et dans la presse collaborationniste. Radio-Paris (12 juin) célèbre la prise de Bir Hakeim par les Allemands, tandis que Je suis partout dénonce le « ramassis de jeunes voyous, de juifs tarés et de mercenaires en mal de solde et de galons » qui combattent dans les FFL.


Comment expliquer cette emphase ? Pour les Britanniques, d’ordinaire moins enthousiastes, la véritable raison réside dans l’épouvantable contexte militaire. Hormis le revers de Midway, l’Axe triomphe alors sur tous les fronts. L’offensive allemande en Russie remporte des succès décisifs : Kharkov est tombée, Sébastopol assiégée, les pétroles de la Caspienne menacés ; l’hypothèse d’un effondrement russe émerge à nouveau. En Asie, le spectre du désastre pointe. En six mois, l’Empire du Soleil-Levant a conquis toute l’Asie du Sud-Est, balayé les fleurons de la Royal Navy et menace directement les Indes et l’Australie. En Afrique du Nord, Rommel est aux portes du Caire et Suez lui tend les bras. Dans ces conditions, grossir l’importance de la bataille de Bir Hakeim aux dimensions d’une victoire décisive aide à entretenir le moral des populations.


Après la guerre, le mythe se poursuit, désormais à travers les mémoires des acteurs et les commémorations. Une image s’installe : Bir Hakeim est une victoire décisive. Par leur résistance et leur sacrifice, les hommes de Kœnig ont offert quatorze jours essentiels à la VIIIe armée qui a ainsi pu aménager sa retraite, éviter la déroute et, par là même, préparer les victoires décisives des deux batailles d’El-Alamein. Toute une littérature d’origine française libre, mais aussi britannique, développe ce point de vue : ainsi Pierre Messmer ou les généraux Kœnig, Simon ou Saint-Hillier, mais aussi Churchill (« Sans la résistance de Bir Hakeim, la guerre aurait duré deux ans de plus ») et, mezzo voce et avec une pointe de perfidie contre Rommel, Kesselring. Cette théorie laisse l’historien sceptique : les causes profondes de la défaite finale de Rommel découlent-elles de Bir Hakeim ? Rommel ne perd que six jours à réduire la résistance française et Tobrouk tombe le 21 juin, dans les délais prévus par les Allemands (offrant 35 000 prisonniers et d’immenses stocks de matériels et d’essence). Les vraies causes de la défaite de Rommel tiennent d’abord à la logique impitoyable de la guerre dans le désert : en s’enfonçant en Égypte, Rommel étend ses lignes logistiques et les fragilise : en juillet 1942, il n’aligne plus que 26 blindés à court d’essence devant Alexandrie. Par un mouvement inverse, la VIIIe armée, même étrillée à Tobrouk, se renforce en retouchant la terre en Égypte. Elles renvoient aussi aux mécanismes profonds de la Seconde Guerre mondiale : importance du renseignement (sans Ultra, « Rommel serait certainement allé jusqu’au Caire », déclara Auchinleck) et interdépendance des théâtres. À l’été 1942, la flotte aérienne de Kesselring s’est envolée pour le front de l’Est, le véritable objectif d’Hitler. Du coup, Malte respire et les convois britanniques peuvent de nouveau sillonner la Méditerranée. La bataille de Midway (juin 1942) éloigne la menace japonaise sur l’Australie et permet, à l’automne, le retour des trois précieuses divisions australiennes. Enfin, et surtout, Rommel n’a pas assez de forces. Son audace et son coup d’œil ont accompli des miracles pendant un an et demi. Mais à El-Alamein, il subit une défaite logique du nombre.


Après la guerre, la bataille de Bir Hakeim occupe une place de choix dans la mémoire gaullienne de la Résistance. Dans ses Mémoires de guerre (t. 1 en 1954), de Gaulle lui consacre une page exaltée. Aux débuts de la Ve République, la commémoration de la bataille célèbre une France qui, unie derrière de Gaulle, n’a jamais accepté la défaite et n’a jamais baissé les armes. De nombreuses villes (Lille, Strasbourg, Metz, Nantes, Montpellier, Nice, Nancy, Clermont, Dijon) rebaptisent des artères importantes du nom de Bir Hakeim. En juillet 1962, alors que Pierre Messmer, vétéran de la bataille, est ministre des Armées, la nouvelle promotion de Saint-Cyr reçoit comme nom de baptême « Bir Hakeim ». En 1984, le général Kœnig est élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France. Paris, ville compagnon de la Libération, se devait d’aller plus loin : en 1962, pour le vingtième anniversaire, le pont et la station de métro de Grenelle portent désormais le nom de Bir Hakeim. La symbolique du pont est très forte : le pont de Bir Hakeim, l’avant-dernier pont à l’ouest de Paris (le dernier, tout un programme, est le pont du Garigliano), répond au pont d’Austerlitz à l’est. Le baptême de ces lieux offre d’ailleurs une saisissante illustration du choc des mémoires de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la station de métro « Bir Hakeim » se situe face à l’ancien Vélodrome d’Hiver qui, en juillet 1942, un mois après la bataille de Bir Hakeim, fut le sinistre lieu de concentration des Juifs de la région parisienne. Au moment où la station de métro « Grenelle » est rebaptisée, le Vél’ d’Hiv’ a été rasé (1959) et, sur ses ruines, sort de terre un bâtiment de quinze étages, principale annexe parisienne du… ministère de l’Intérieur. Ce formidable lapsus mémoriel ne traduit pas l’expression cynique d’un antisémitisme d’État ; il reflète plus simplement la preuve de l’enfouissement, à cette époque, de la mémoire juive et du décalage chronologique avec lequel les diverses mémoires se sont exprimées après 1945.


Si l’apport militaire des FFL fut modeste (comment aurait-il pu en être autrement ?), il ne faudrait pas négliger leurs pertes (3 200 morts, 10 600 blessés), ni le rôle stratégique de l’Empire colonial français rallié à la France libre. Ainsi la « dissidence » de l’AEF empêche-t-elle la présence de commissions d’armistice germano-italiennes au cœur de l’Afrique et couvre le Nigeria britannique. De même, les aérodromes du Tchad deviennent-ils des escales essentielles de la grande route aérienne transafricaine qui ravitaille le Moyen-Orient et, au-delà, l’URSS, tandis que la Nouvelle-Calédonie offre un relais stratégique aux forces américaines dans le Pacifique Sud. Quant à l’AEF, elle apporte son or, son précieux caoutchouc au moment où l’Indochine, les Indes néerlandaises et la Malaisie sont aux mains des Japonais.


La résistance intérieure et l’échec des grands maquis

Jusqu’à la fin de 1942, la Résistance constitua un phénomène ultraminoritaire au sein de la société française. Les chiffres bruts donnent tout au plus 30 000 militants actifs à la fin de 1942, sans doute 100 000 maquisards mal armés à la veille du débarquement et 400 000 FFI à l’été 1944, soit environ 1 % de la population française et 2 % des adultes5. Toutefois, cette approche comptable ne révèle qu’un aspect d’une réalité complexe. La Résistance n’aurait jamais pu se développer sans le soutien ou la simple sympathie active de milliers d’anonymes, ce qui renvoie à la distinction entre la « résistance organisation » – le tout petit noyau des militants ayant basculé dans la clandestinité qui mènent des actions de résistance – et la « résistance mouvement » ou « résistance civile », soit la masse (impossible à quantifier) des Français qui, sans avoir rompu avec leurs activités normales, apportent une aide directe ou indirecte à l’armée des ombres. Pour modestes qu’elles soient, ces activités n’en sont pas moins dangereuses et l’on sait que la liste des déportés français ne comporte pas, loin s’en faut, que des résistants pris les armes à la main. L’exemple des maquis illustre parfaitement cette solidarité et la nécessité de dépasser de fausses impressions statistiques. Les maquis se sont installés, à partir de l’hiver 1942-1943, dans des zones rurales. Or, les études portant sur leur sociologie révèlent que la plupart de leurs membres sont des urbains. Faut-il en conclure que les maquis ne seraient qu’une excroissance en milieu rural d’une résistance dont le centre de gravité demeurerait urbain ? Ce serait négliger le fait que, pour survivre, ces maquis doivent impérativement nouer de fortes relations avec la population rurale. Bien que des comparaisons internationales montrent que le phénomène résistant fut plus intense dans d’autres pays européens, particulièrement en Yougoslavie (sans doute 6 % des adultes) et en Pologne (4 à 5 %), la vraie question est plutôt celle-ci : bien que minoritaire, la Résistance fut-elle efficace sur le plan militaire ?


L’étude des grands maquis, le visage armé le plus spectaculaire de la Résistance, révèle un échec militaire. L’action de la Wehrmacht en France n’en fut guère perturbée et cette dernière a déployé des effectifs relativement faibles pour les réduire. Dans tous les cas, l’issue fut tragique non seulement pour les maquisards, mais pour la population civile environnante. L’affaire du Vercors illustre cet échec. Les premiers camps de réfractaires au STO apparaissent sur le plateau du Vercors au début de 1943. Ils sont bientôt encadrés par des officiers de bataillons de chasseurs alpins dissous. En février 1943, le général Delestraint donne des instructions prévoyant la mobilisation du maquis du Vercors, idée pleinement acceptée par les dirigeants de la Résistance locale et, à Alger, par le CFLN. Sur le terrain, Huet, entouré de Zeller et Descour, a pris le commandement. Disposant de 4 000 hommes à la mi-juillet, il reconstitue les bataillons traditionnels de l’armée des Alpes, mais qui sont loin d’être à effectif complet et médiocrement armés malgré des parachutages d’armes (légères). Le 6 juin, le message codé de la BBC et un télégramme équivoque de Soustelle incitent les chefs militaires du Vercors à décréter la mobilisation. Certains que les renforts suivront, ils négligent le contre-ordre de Kœnig du 10 juin. Le 14 juillet, Yves Farge, commissaire de la République pour la région R1, proclame solennellement la restauration de la République sur la petite enclave tenue par les FFI. Les chefs de la Résistance ne peuvent pourtant ignorer les préparatifs du général Pflaum qui, dès le 15 juin, s’empare de Saint-Nizier, ouvrant ainsi une brèche mortelle au nord de la « forteresse ». Les 20 et 21 juillet, les Allemands passent à l’assaut, larguant des planeurs à Vassieux (sur la piste aménagée pour accueillir les paras alliés !). Dès lors le drame se dénoue. Le 22 au soir, Huet ordonne à ses troupes de se disperser. Certains FFI parviennent à s’échapper, mais 640 combattants sont tués par les Allemands qui achèvent les prisonniers et les blessés. La population civile, en particulier à Vassieux, mais aussi dans la vallée à La Mure, paie également un lourd tribut.


Le drame du Vercors a alimenté des polémiques passionnées après la guerre. Avec le recul, on peut se demander si la clé du drame ne tient pas dans la disproportion entre les ambitions politiques et les moyens militaires. Quant aux Alliés, ils n’ont aucunement l’intention de secourir un maquis secondaire dans une région qu’ils ne prévoient de libérer qu’à l’horizon J + 90 après le débarquement de Provence, soit pas avant novembre 1944. Au moment du drame, le QG du commandant en chef du théâtre méditerranéen, le général Patch, est encore à Naples6.


Au total, les maquis n’ont guère gêné les Allemands qui, comme en Yougoslavie, leur abandonnent de larges portions de territoires sans grand enjeu stratégique. Au printemps 1944, l’important pour la Wehrmacht est de monter la garde face aux littoraux et de conserver les liaisons entre ces masses et avec le groupement blindé de l’ouest stationné sur la Loire. Outre des coups de main ponctuels et le maintien d’un relatif climat d’insécurité, le véritable dommage militaire (indirect) des maquis réside dans la perte de travailleurs pour le STO. Même les moyens engagés par Pflaum sur le Vercors, plus consistants qu’ailleurs (10 000 hommes quand 3 500 ont suffi à liquider le Mont-Mouchet), ne constituent qu’une fraction minime de la XIXe armée allemande forte alors de huit DI (soit environ 90 000 hommes). Quant à la division Das Reich, sa lenteur à gagner la Normandie résulte moins du harcèlement des FFI que des ordres qui enjoignent à son commandant, Lammerding, de liquider les « bandes » sur son chemin. On retrouvera la division Das Reich à l’ardeur intacte en Normandie, puis dans les Ardennes.


La Résistance dans le débarquement

À l’automne 1943, les services secrets d’Alger ont entériné une série de plans destinés à paralyser l’action des forces allemandes au moment du débarquement. Le plan violet doit neutraliser les communications téléphoniques et isoler les PC des unités combattantes. Le plan vert vise à paralyser le réseau ferré dans la zone du débarquement pendant au moins une quinzaine de jours. Le plan bleu doit perturber la distribution d’électricité et le plan bibendum prévoit l’attaque des points sensibles du réseau routier. La collecte de renseignement sur le mur de l’Atlantique par la Résistance est importante, mais l’essentiel en la matière est opéré par les Alliés eux-mêmes : rien que pour le mois d’août 1944, la seule 3e US Army reçoit plus de trois millions de clichés aériens.


Le 6 juin 1944, Eisenhower ordonne un soulèvement sur tout le territoire de façon à entretenir les Allemands dans l’idée que le débarquement de Normandie n’est qu’une diversion. Le prix de cet ordre est chèrement payé par la Résistance dont le soulèvement dans les régions éloignées de la Normandie, et donc privées de soutien allié, ne pouvait que déboucher sur un sanglant échec. Dans ce contexte, le conflit entre Kœnig, nommé par de Gaulle chef des FFI, et le Conseil national de la Résistance (et son bras armé, le COMAC) atteint son paroxysme. Conscient du risque d’écrasement des FFI, Kœnig, le 10 juin, ordonne un arrêt de l’insurrection. Mais, une fois lancée, celle-ci est presque impossible à stopper ; le 21 juin, l’ordre du jour no 2 du COMAC appelle au contraire à la généralisation de la guérilla.


L’action directe de la Résistance dans les opérations du débarquement demeure modérée. Les FFI normands servent de guides aux troupes américaines dans le bocage ou aident les sticks de parachutistes à se regrouper. L’apport des sabotages constitue un soutien précieux. Le plan vert est parfaitement appliqué et, dans un rayon de 200 kilomètres autour de la Normandie, le réseau ferré est paralysé plusieurs jours après le 6 juin (mais les raids aériens jouent aussi un grand rôle), ce qui contraint les Allemands à ravitailler le front de nuit et par route (ou par péniches sur la Seine). Le plan violet connaît également une remarquable réussite. Le 6 juin, les Allemands ne peuvent disposer des lignes PTT Amiens/Rouen, Rouen/Caen et Trappes/Le Mans. Pour toute la France, on peut estimer à plus de 2 000 les actes de sabotage divers pratiqués par la Résistance en juin 1944. Toutefois, la paralysie est loin d’être complète. En dehors de la Normandie, si les axes secondaires sont souvent coupés, les principales voies ferrées (ainsi les radiales au départ de Paris, la ligne Perpignan-Nice, la transversale Bordeaux-Lyon) connaissent un trafic à peu près normal jusque vers le 10 août. Ainsi, le 13 août, les 9 000 hommes et les 120 chars lourds de la 11e Panzer, la « divison fantôme », se déplacent-ils sans encombre, par train et en vingt-quatre heures, du Lauragais au Rhône pour couvrir la retraite de la 19e armée.


Le soulèvement précoce de la Résistance connaît un échec à peu près complet, accompagné de terribles représailles des Allemands ou de la Milice. En Picardie et dans le Nord, la tentative de soulèvement des FTP locaux se solde par un échec total. De même, les maquis de la vallée de la Seine, du Morvan, de Lorraine ou des Vosges sont rudement dispersés. Dans le Sud-Ouest, le repli des troupes allemandes donne le signal de l’insurrection. En Corrèze, le chef FTP Jacques Chapou s’empare de Tulle le 8 juin. Mais, dès le 9, les Allemands reprennent la ville et se livrent à de sanglantes représailles pour venger leurs 69 morts des combats : 99 habitants de Tulle sont pendus et 150 autres déportés. Non loin de là, en Haute-Vienne, un sort plus terrible encore attend le village d’Oradour-sur-Glane. En Périgord, les FFI sont plus heureux. Mauriac tombe le 19 juin aux mains de la Résistance qui y maintient jusqu’en août une exemplaire « République de Mauriac ». Mais, pour ces succès ponctuels, combien d’échecs ? Dans le Sud-Est (ainsi en Ardèche) ou dans l’Est (voir la Franche-Comté), le schéma est semblable : une insurrection d’abord réussie, mais suivie d’une contre-offensive allemande accompagnée d’exactions.


Après la percée vers Avranches, les FFI normands et bretons servent d’éclaireurs aux Américains qui pénètrent en Bretagne. Isolées, les forces allemandes fortes de quelque 70 000 hommes se replient alors dans les « poches » de l’Atlantique (La Rochelle, Saint-Nazaire, Lorient, Dunkerque). Bien qu’assiégées par les 75 000 FFI d’une « armée de l’ouest » dépourvue d’armes lourdes, elles ne se rendront qu’à la capitulation de mai 1945. Constatant la force de la Résistance bretonne, Patton (3e US Army) décide de confier aux FFI la couverture de ses arrières à l’ouest, ce qui lui permet d’économiser des forces. Ainsi, seul son 8e corps reste en Bretagne face aux poches allemandes, alors que le 15e corps, qui aurait dû également y cantonner, peut intervenir, le 12 août, pour écraser à Mortain la dernière contre-offensive allemande en Normandie. À partir du 13 août, les forces allemandes du nord-ouest amorcent un repli général, imitées, le 19, par leurs homologues du sud-est. Dès lors, d’immenses portions de territoire couvrant tout le sud, le Massif central, la façade atlantique, l’ouest du Bassin parisien, se retrouvent vides d’Allemands. La Résistance sort de l’ombre et harcèle sans relâche la retraite de la Wehrmacht. Ainsi la colonne Elster, forte de 20 000 hommes, constamment harcelée par les FFI du Limousin et de la Nièvre, finit-elle par se rendre aux Américains le 12 septembre près d’Issoudun. Il est toutefois abusif d’affirmer que la Résistance a « libéré » ces portions de territoire. Profitant du repli allemand qui s’opère en bon ordre, elle occupe plutôt le vide ainsi créé.


L’armée de la libération : une armée en trompe l’œil

En 1945, l’armée française présente un bilan très contrasté. On peut considérer que le CFLN-GPRF a réalisé un miracle en reconstituant, à partir des ruines du désastre de 1940, une armée de plus de 1 million d’hommes. Mais cette armée dépend totalement de l’étranger pour son équipement ; elle est intégrée aux plans alliés ; et elle pèse peu par rapport à l’énormité des forces engagées. En novembre 1918, les armées françaises représentaient 37 % du total des forces alliées ; en mai 1945, on est tombé à moins de 3 %. À la fin de 1944, l’armée française est encore largement celle du plan d’Anfa7. Elle aligne 8 vraies divisions combattantes : 7 d’entre elles forment la Ire armée française, commandée par le général de Lattre, elle-même divisée en 2 corps d’armée (Béthouart et Monsabert) et intégrée au 6e groupe d’armées du général américain Devers ; la huitième division d’Anfa est la 2e DB, débarquée début août en Normandie, qui est intégrée à l’armée de Patton8.


Par le Plan du 30 novembre 1944, le GPRF a prévu de doubler ces effectifs en intégrant les FFI. Ce Plan est d’ailleurs déjà le fruit d’une révision à la baisse des espérances françaises. En effet, un an plus tôt, en octobre 1943, le CFLN avait envisagé le chiffre assez irréaliste de 36 divisions à la Libération. À supposer que les Alliés aient accepté ces prétentions, ils se seraient heurtés à d’insurmontables problèmes de shipping pour équiper et transporter une telle masse. Aussi, plus raisonnablement, le Plan du 30 novembre prévoit-il d’équiper, pour l’été 1945 et grâce au soutien américain, 8 nouvelles divisions (dont 1 blindée et 1 de montagne) pour former une IIe armée française. Malgré les réticences de Washington, le Plan commence à être mis en application par l’« amalgame » des FFI à l’armée régulière. Sept DI sont ainsi créées et engagées face aux poches de l’Atlantique et sur les Alpes. En outre, une DB théorique est également constituée, mais pas réellement équipée, et 2 divisions sont retenues pour être envoyées en Extrême-Orient. Initialement prévues pour participer au combat contre le Japon, ces divisions, dès leur arrivée à l’automne 1945, sont engagées pour reconquérir la péninsule. Le Plan du 30 novembre prévoit encore la formation de 40 régiments non endivisionnés destinés à assurer la sécurité des arrières des forces alliées. À peine le tiers de ces régiments, notoirement sous-équipés, seront finalement formés. À ces forces européennes, s’ajoutent les forces de souveraineté dans l’Empire. Elles rassemblent, fin 1944, environ 350 000 hommes ainsi répartis : 227 000 en AFN (dont 40 000 rapatriés d’Italie et du sud de la France) ; 11 600 en Corse et en Italie ; 31 000 au Levant ; 77 000 en AOF, AEF et à Madagascar ; sans compter les 74 000 soldats d’Indochine (parmi lesquels 20 000 Européens), internés par les Japonais depuis mars 19459.


Le 8 mai 1945, l’armée française aligne donc 18 grandes unités qui regroupent 1,3 million d’hommes. Dans cette masse, pourtant, seules les 8 divisions du Plan d’Anfa présentent une réelle valeur militaire. Les autres unités, faute de matériel, demeurent largement inférieures. Ainsi coexistent en 1945 deux armées : l’une largement d’origine coloniale, fusion des FFL et des ex-forces vichystes, aguerrie et bien équipée, l’autre, son image inversée métropolitaine, d’origine FFI, moins aguerrie et nettement moins bien équipée.


 


 


Un récent ouvrage à succès10 s’est risqué au jeu de l’uchronie, imaginant ce qu’aurait été la guerre avec une armée française continuant le combat après juin 1940. Il en ressort une guerre beaucoup plus centrée sur la Méditerranée avec une France qui y joue un rôle central. Force est pourtant de constater, dans la « vraie histoire » que, malgré leur dévouement, leur courage et leurs lourdes pertes, les Résistances françaises ne purent effacer l’immense catastrophe que constitua la défaite de 1940. L’apport militaire de la Résistance intérieure consista essentiellement dans la formation de filières d’évasion, la collecte du renseignement et, ponctuellement, le sabotage. Les Forces armées régulières (FFL, puis armée de la libération) participèrent au combat commun, contribuant à freiner les forces de l’Axe (Bir Hakeim, Kasserine), remportant de belles victoires (Tunisie, Cassino, Provence), mais n’offrant qu’une modeste contribution à la victoire finale. Le terrible mot de Keitel à Berlin, le 8 mai 1945 (« Quoi, les Français aussi ! »), excessif, est injuste. Mais l’image d’une France résistante réalisant sa propre libération relève largement du mythe.


Bibliographie sélective

Mémoires

Churchill, Winston, Mémoires sur la Deuxième Guerre mondiale, 12 vol., Paris, Plon, 1948-1954.


Eisenhower, Dwight, Croisade en Europe, Paris, Robert Laffont, 1949.


Gaulle, Charles de, Mémoires de guerre, 3 vol., Paris, Plon, 1954-1959.


Historiographie

Broche, François ; Caïtucoli, Georges ; Muracciole, Jean-François, La France au combat. De l’Appel du 18 juin à la victoire, Paris, Perrin, 2007.


Keegan, John, La Deuxième Guerre mondiale, Paris, Perrin, 1989.


Marcot, François (dir.), La Résistance et les Français. Lutte armée et maquis, Besançon, Annales littéraires de l’université de Franche-Comté, 1996.


Noguères, Henri, Histoire de la Résistance, 5 vol., Paris, Robert Laffont, 1967-1982.


Wieviorka, Olivier, Histoire de la Résistance, 1940-1945, Paris, Perrin, 2013 ; Histoire du débarquement en Normandie, Paris, Le Seuil, 2007.


1. Harry Hinsley, Codebreakers. The Inside Story of Bletchley Park, Oxford, Oxford University Press, 1992.


2. John Keegan, La Deuxième Guerre mondiale, Perrin, 1990.


3. Bernard L. Montgomery, Mémoires du maréchal Montgomery, Plon, 1958.


4. François Broche, Bir Hakeim, mai-juin 1942, Perrin, 2008.


5. Au lendemain de la guerre, il fut délivré 137 000 cartes de « combattant volontaire de la Résistance », total porté à 260 000 à la fin des années 1990.


6. Gilles Vergnon, Le Vercors, histoire et mémoire d’un maquis, Éd. de l’Atelier, 2002.


7. Plan de réarmement de l’armée d’Afrique adopté par les Américains lors de la conférence d’Anfa (Casablanca) en janvier 1943.


8. Même si elle sera ponctuellement rattachée à la Ire US Army et à la Ire armée française.


9. Jacques Vernet, Le Réarmement et la réorganisation de l’armée de terre française, 1943-1946, Vincennes, SHAT, 1980.


10. Jacques Sapir et al., 1940. Et si la France avait continué la guerre, vol. 1, Tallandier, 2010, vol. 2, 1941-1942. Et si la France avait continué la guerre, Tallandier, 2012.

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